En 1926, la famille retourne en Irlande, à Straffan Lodge, près de Naas. Bacon quitte la maison familiale pour s’installer à Londres. Avec la pension de trois livres par semaine que lui verse sa mère, Bacon passe les trois années suivantes à « errer » entre Londres, Berlin et Paris.
Bacon enchaîne une série de petits boulots à Londres : il travaille comme standardiste au Bath Club, comme domestique et cuisinier à Mecklenburgh Square.
Quelques mois plus tard, dans une ultime tentative pour ramener son fils dans le droit chemin, Eddy envoie Francis avec un parent à Berlin. Son chaperon va le séduire puis l’abandonner. Dans ces années-là, Berlin est l’une des destinations les plus extravagantes et excitantes mais aussi un lieu de rencontre réputé pour des aventures homosexuelles. L’artiste évoque son expérience berlinoise comme celle d’une grande décadence.
Bacon, conscient de la prééminence de Paris en tant que capitale culturelle et artistique, s’y installe à la fin du printemps 1927. Il rencontre Yvonne Bocquentin, qui le prend sous son aile et lui offre une chambre dans sa maison près de Chantilly. Elle lui enseigne le français et l’introduit au monde artistique parisien. À Paris, il admire pour la première fois le travail de Picasso à l’occasion d’une exposition à la galerie Paul Rosenberg – cette découverte joue le rôle de « catalyseur » de sa vocation de peintre. Toutefois, lorsqu’il retourne à Londres au printemps 1929, il s’établit comme créateur de mobilier et de tapis. En janvier 1930, il s’installe dans un ancien garage reconverti au 17 Queensberry Mews West, dans le quartier de South Kensington ; il y travaille et y vit avec Jessie Lightfoot, sa nourrice qu’il considère plus proche de lui que sa propre famille ainsi qu’avec Eric Allden, son amant et premier mécène.
Lors d’un séjour à Paris en janvier 1932, il songe à partager un appartement dans sa capitale préférée avec sa cousine Diana Watson.