Francis Bacon, rencontres

En 1977, j’ai rencontré Francis Bacon pour la première fois, à Paris, dans un bistrot de la rue des Beaux-Arts. Une autre fois, je l’ai vu à Londres dans son atelier pour une séance de photos, la même année. La troisième et dernière fois que nous nous sommes vus, c’était à Londres, à nouveau, à l’atelier et chez Marlborough. Après, nous avons déjeuné au Wheeler’s du Soho. Sur le parcours, je l’ai photographié à plusieurs reprises, il était à son aise.

Les questions souvent posées autour de mes rencontres avec Bacon concernent le sujet de nos conversations. On a parlé de peinture, de photographie, aussi de ses amis parisiens, parmi eux, Michel Leiris.

Aucune difficulté pour le photographier. Il était là, présent, disponible.

Francis Bacon était un grand peintre cultivé, c’est connu de tous. Il était aussi un gentleman, il me semble. Capable d’accepter la présence en son atelier d’un photographe débutant comme moi.

Défi relevé, selon Marc Fumaroli dans son texte Célébrations, la poétique de Carlos Freire : « Les images de Carlos Freire se sont aussitôt révélées elles-mêmes une violente et superbe élégie, la glose la plus juste des tableaux de Bacon et de sa poétique de fin d’un art. »

C’est le regard aigu de Majid Boustany qui a repéré dans mes photos leur qualité singulière, leur rareté. Critère incontournable pour les insérer dans la collection de la Francis Bacon MB Art Foundation à Monaco. Elles sont à leur place dans ce lieu unique, rare.

Novembre 2014, Paris

Carlos Freire
Photographe

Portrait de Francis Bacon dans son atelier de Reece Mews (1977)
Photo et © Carlos Freire
MB Art Collection