SUR MONACO

L’idée d’utiliser une toile non préparée m’est venue quand j’étais à Monte-Carlo à la fin des années quarante. Je n’avais plus d’argent (je l’avais sans doute perdu au casino !), mais j’avais un certain nombre de toiles déjà travaillées. Aussi, je les ai retournées et j’ai découvert que le côté non préparé était beaucoup plus facile à travailler. Et depuis ce moment-là, j’ai toujours travaillé sur la face non préparée de la toile.

[…] J’ai toujours le sentiment qu’avec une pointe habile de manipulation le Casino pourrait acheter nos tableaux.

[…] Au début, je trouvais cet endroit trop distrayant mais maintenant je l’adore et le trouve propice aux images qui me viennent toutes faites à l’esprit. Je peins ici des dizaines de tableaux chaque semaine.

J’adore vivre sur cette côte. Avec cette lumière, on a toujours l’impression d’être au bord du véritable mystère.

Je me rappelle, alors qu’une fois je faisais un long séjour à Monte-Carlo, le casino devint pour moi une grande obsession et j’y passai des jours entiers, et là vous pouviez entrer à dix heures du matin, et n’étiez pas obligé de sortir jusqu’à environ quatre heures, le lendemain matin […]