SUR SON ART

Je crois en un chaos extrêmement organisé.

Je veux créer une image très ordonnée mais je veux qu’elle se produise par hasard.

Si vous voulez transmettre un fait, vous ne pouvez le faire que par le biais d’une certaine déformation.

Je travaille beaucoup mieux dans le chaos. Le chaos pour moi engendre des images.

Je me suis toujours considéré non pas tant comme un peintre que comme un agent permettant que surviennent l’imprévu et le hasard.

La peinture ouvre en moi toutes sortes de valves d’émotions qui me renvoient plus violemment à la vie.

Je voulais peindre le cri plutôt que l’horreur.

Je veux peindre comme Vélasquez mais avec la texture d’une peau d’hippopotame.

Je voudrais que mes tableaux donnent l’impression qu’un être humain est passé par là, comme un escargot, laissant une trace de présence humaine et le souvenir d’événements passés, comme l’escargot laisse sa bave.

Nous vivons presque toujours derrière des écrans… et je pense quelquefois, quand on dit que mes œuvres ont un aspect violent, que j’ai peut-être été de temps en temps capable d’écarter un ou deux de ces voiles ou écrans.

Je veux faire affleurer l’animalité dans l’humain.

L’image importe plus que la beauté de la peinture

Comment piéger la réalité ? Comment piéger l’apparence sans en faire une illustration ? C’est un des grands combats, une des grandes excitations d’être un artiste figuratif aujourd’hui.

Je m’efforce seulement de tirer de mon système nerveux des images aussi précises que possible […].

Mais je suis toujours très surpris lorsqu’on parle de la violence de mes toiles. Moi, je ne les trouve pas du tout violentes. Je ne sais pas pourquoi les gens pensent qu’elles le sont. Je ne cherche jamais cette violence. Il y a un certain réalisme dans mes toiles qui peut peut-être donner cette impression, mais la vie est tellement violente, tellement plus violente que tout ce que je peux faire!

J’ai fait beaucoup d’autoportraits parce qu’autour de moi les gens sont morts comme des mouches et qu’il ne me restait personne d’autre à peindre que moi […]. Je déteste mon propre visage et j’ai fait des autoportraits faute d’avoir quelqu’un d’autre à faire.