Majid Boustany
Mécène du projet et président de la Francis Bacon MB Art Foundation
Ma famille a toujours porté en elle les valeurs de la philanthropie, à travers la Fondation Boustany et bien d’autres initiatives. J‘ai pour ma part suivi cette voie philanthropique dans le domaine de l’art, lorsque l’œuvre poignante de l’artiste britannique Francis Bacon a fait irruption dans ma vie. J’étais alors étudiant à Londres et, lors d’une visite à la Tate Gallery, la confrontation avec l’un de ses bouleversants triptyques a déclenché en moi le besoin d’explorer son univers. Cette immersion dans son œuvre, sa vie et sa pratique picturale, qui a duré plus de vingt ans, m’a amené à créer en 2014 la Francis Bacon MB Art Foundation à Monaco, une fondation à but non lucratif, dédiée à l’artiste.
Aujourd’hui, mon mécénat en faveur de l’École du Louvre s’inscrit dans cette même démarche philanthropique. Après un premier partenariat avec l’École en 2016, en créant une bourse de recherche sur Francis Bacon, je suis ravi de pouvoir soutenir l’ambitieux projet architectural « ÉCOLE DU LOUVRE 2021-2022 » qui offrira assurément à l’École un atout fondamental pour son avenir et un outil essentiel pour ses élèves et ses enseignants.
ENTRETIEN AVEC MAJID BOUSTANY
Quels sont vos liens avec l’École du Louvre ?
J’ai conclu en 2016 à travers ma Fondation, la Francis Bacon MB Art Foundation Monaco, un partenariat qui permet d’octroyer, tous les quatre ans, une bourse de recherche à un doctorant de l’École du Louvre dont les travaux portent sur le peintre Francis Bacon ou ayant un lien direct avec l’artiste.
La même année, j’ai été invité à donner une conférence à l’École du Louvre sur « Francis Bacon, Monaco et la culture française » à l’occasion de l’exposition Bacon organisée par le Grimaldi Forum à Monaco, sous l’égide de ma Fondation.
Ces premières collaborations m’ont fait découvrir une institution passionnante et singulière, attenante au plus grand musée du monde, et à proximité d’institutions muséales majeures, ainsi qu’un modèle unique de transmission et des enseignants passionnés par leur mission pédagogique.
Comment êtes-vous devenu le mécène de ce projet ?
Dans le cadre de ma première collaboration avec l’École du Louvre, j’ai rencontré Claire Barbillon qui prenait ses fonctions de directrice en 2017. J’ai tout de suite été fasciné par son parcours original, son envie de transmettre et ses ambitions pour l’avenir de l’établissement. Nous avons longuement échangé sur divers sujets en rapport avec l’art, l’École, sa pédagogie, ses projets et ses élèves. Lorsqu’en 2018 elle m’a fait part de son souhait de lancer un vaste programme de travaux au cœur du Palais du Louvre sur le site de l’aile de Flore comprenant le réaménagement de la bibliothèque, des services informatique et documentaire, et la création d’un centre de recherche, j’ai immédiatement été séduit par ce projet visionnaire et peu de temps après, j’ai proposé de le soutenir dans son ensemble.
Je dois par ailleurs avouer que ma décision de financer cet ambitieux programme vient aussi de ma passion pour le plus francophile des peintres anglais : Francis Bacon. Il a vécu et travaillé à Paris et était un visiteur régulier des musées parisiens, notamment du musée du Louvre. Certaines œuvres du Louvre furent d’ailleurs des sources d’inspiration pour ses propres toiles. Cette confrontation directe aux œuvres, credo de l’étude de l’histoire de l’art à l’École du Louvre, était au cœur de sa méthode de travail.
Dans le cadre de ce projet, vous avez fait une donation à l’École du Louvre de plusieurs œuvres d’art. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
En effet, en offrant des œuvres d’art à la bibliothèque de l’École, j’ai souhaité faire rentrer l’art dans ce lieu fondamental de la vie d’un étudiant. Deux sculptures de l’artiste anglais Antony Gormley, Witness VII et Witness VIII, habitent désormais ce lieu dédié à l’étude et à la recherche, et un grand chevalet ayant appartenu à Francis Bacon, provenant de son atelier parisien, est positionné dans le vestibule de la bibliothèque.
Par ailleurs, pour compléter cette première donation, j’ai fait don à l’École pour son grand hall de deux œuvres d’artistes français de renommée internationale : une sculpture de César, un bronze intitulé La Marseillaise (1997) et une œuvre de François Morellet, π baroco n°2 bleu, 1=45° (angles du même côté), 7 éléments, 2001, une composition faite de tubes de néons bleus, surplombant l’escalier menant à la bibliothèque, aux amphithéâtres et aux salles de cours.
Quelles sont vos autres actions philanthropiques ?
J’ai créé en 2014 la Francis Bacon MB Art Foundation, une institution à but non lucratif ayant vocation à promouvoir une meilleure compréhension de l’œuvre, de la vie et de la pratique picturale de Francis Bacon, en portant une attention particulière à la période durant laquelle il vécut et travailla à Monaco et en France. Les actions philanthropiques de cette Fondation comprennent le soutien à la recherche et aux artistes, par l’octroi d’une bourse de recherche à un doctorant de l’École du Louvre et d’une bourse de soutien à un diplômé de la Villa Arson. L’aide à la publication et aux documentaires sur Bacon et la participation à des expositions liées à l’artiste Britannique, en collaboration avec des institutions nationales et internationales font aussi partie des missions de ma Fondation. Par ailleurs, celle-ci ouvre ses portes toute l’année aux chercheurs et aux historiens de l’art ainsi qu’au public dans le cadre de visites guidées et gratuites.
J’ai également créé en 2020 un fonds de dotation avec le musée du Louvre dédié à la conservation et à la valorisation des collections de la prestigieuse institution parisienne. Les revenus de ce fonds ont pour vocation de soutenir la restauration d’œuvres du Louvre que Bacon admirait au cours de ses nombreuses visites et dont certaines eurent une influence sur son propre travail.
Je suis récemment devenu mécène du Fonds de dotation de l’École du Louvre en faisant un don au capital pour lui permettre de pérenniser ses actions.
Quel est votre souhait pour ce projet ?
Mon souhait le plus cher, aujourd’hui, est que cet ambitieux projet architectural offre à l’École du Louvre un atout stratégique essentiel pour son futur rayonnement national et international.